Transsexualisme


Rôle social et sexe

Théoriquement, et notamment dans les sociétés bipolaires, le sexe biologique définit l’identité de genre et donc le genre lui-même: femme-féminité ; homme-masculinité. Seuls deux sexes-genres sociaux inamovibles et complètement distincts et homme et femme sont définis et affirmés comme étant des entités naturelles, homogènes et exclusives. On nie donc l’existence de personnes intersexuées et transsexuelles.

Ce modèle idéologique du monde imposé dans la plupart des sociétés entraîne un rejet violent des personnes différentes comme les transsexuels car leur naissance n'est pas comprise et les familles se retrouvent démunies quand ces enfants se révèlent à elles.

Malheureusement, il est encore trop courant de tout nier et d'enfermer l'enfant, de gré ou de force, dans un rôle stéréotypé, plutôt que de l’accepter tel qu'il est, de l’écouter, le soutenir, le rassurer sur sa valeur, lui montrer qu'il n'est pas seul au monde dans sa condition, que ce n’est pas une tare et qu’il existe des moyens pour s'assumer et, si besoin est, pour restaurer son corps.

Les personnes transsexuelles ont en effet un besoin impératif de restaurer leurs corps, pour pallier à ce rejet des autres, à un rejet de soi-même.

On note aujourd’hui que dans un cas sur 2500, l'identité de genre d'une personne n’est pas en conformité avec le sexe indiqué par ses organes génitaux internes et externes. Cette opposition avec son sexe biologique peut être si radicale que la personne envisage une opération de ré-attribution de sexe.

Il semble que les personnes non prises en charge soient environ 10 fois plus nombreuses, ce qui représente une personne sur 250.

Ces chiffres sont plus importants et significatifs que ceux autrefois produits par l'hôpital John Hopkins, qui parlait d'une personne transsexuelle pour 30'000.

Mais ils sont cohérents sur plusieurs pays occidentaux et avec la proportion des homosexuels (10-15% de la population) et des personnes intersexuées (environ 1.7% de la population selon Ann Fausto-Sterling).

Personne ne remet en question que le fait de naître avec une identité de genre en opposition radicale avec le sexe indiqué par son corps est une expérience troublante, déroutante et peut se révéler un handicap grave. Mal entouré, rejeté ou incompris, ce handicap mène encore trop souvent au suicide.

Cependant, on voit que depuis l'antiquité, nombre de sociétés ont mis en oeuvre des moyens qui permettent de restaurer le corps des personnes qui en ressentent impérativement le besoin. L’intérêt de cette anecdote réside dans le fait que ces solutions ont été découvertes tant par des sociétés binaires, comme la société indienne, que des sociétés qui ont des systèmes de genre ternaires ou quaternaires comme les sociétés amérindiennes.

Malgré tout, le chemin vers l’adéquation entre l’identité de genre et l’identité de sexe, relève d’un vrai parcours du combattant pour les personnes transsexuelles.

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