Culture LGBT


Musique et Danse

Les deux plus grandes troupes du début du XX ème siècle sont dirigées par des maîtres homosexuels : les Ballets suédois de Rolf de Maré (1888-1964) et les Ballets russes de Serge Diaghilev qui s’affichait ouvertement homosexuel sans pour autant étaler sa vie privée. Il a pu vivre librement, comme si le terrain de l’art était une enclave tolérée par la société homophobe de l’époque.

Autre figure symbolique de la danse, Rudolf Noureïev (1938-1993). Travailleur insatiable, il transfigure tous les ballets auxquels il participe. Démis de ses fonctions à l’Opéra de Paris en 1989, il continue de danser alors que le sida le ronge.

Dans la danse contemporaine, on notera les noms de Merce Cunningham (né en 1919) et de John Cage, qui vont faire de la danse un art à part entière où seuls comptent les corps et leurs expressions.




Puis Bill T.Jones, chorégraphe et danseur né en 1952, va placer l’homosexualité au cœur de ses créations. Noir, séropositif, ayant perdu son compagnon du sida, il se présente quasiment nu sur scène, sculptural, figurant dans ses chorégraphies la douleur et la solitude.



En musique, un certain nombre de compositeurs ont eu des relations homosexuelles.

Jean-Baptiste Lully qui à côté de ses maîtresses eut aussi des relations avec des garçons (dont le jeune Brunet, page de la Chapelle).

Le 28 février 1688, à Paris, a lieu le premier opéra homosexuel David et Jonathas, sacré en cinq actes de Marc-Antoine Charpentier.

Georg Friedrich Haendel qui évoluait dans le milieu homosexuel de ses riches et nobles mécènes, aimait les garçons.

L'homosexualité de Petr Ilitch Tchaïkovski (1840 - 1893) auteur d’opéras classiques comme Eugène Onéguine et Mazeppa, son ballet Le lac des cygnes, est restée célèbre.

Contemporains de Tchaïkovski, Camille Saint-Saëns (1835 - 1921), pianiste virtuose, cache son homosexualité derrière sa notoriété et son image publique d’homme marié et père de famille.

Modeste Moussorgski, a également eu des attirances homosexuelles, comme l’a dévoilé Frédéric Mitterrand dans son documentaire « Je suis la folle de Brejnev », où il fait état de la découverte d'archives policières, qui rendent compte de la vie homosexuelle de Moussorgski.

Passons aux compositeurs américains homosexuels : Samuel Barber, auteur du célèbre adagio, Aaron Copland qui est l'un des amis de Leonard Bernstein compositeur et chef d'orchestre marié mais à la vie sexuelle agitée (amant de Rudolph Noureiev) et enfin John Cage.




Parmi les figures homosexuelles de la scène musicale anglaise, on trouve : Benjamin Britten (ci-contre) dont les opéras abordent le thème de l’homosexualité, qui est l’amant de Peter Pears et qui a donné ses lettres de noblesse à l'homosexualité dans les opéras et Sir Michael Tippett.

Pour ce qui est des compositeurs français, outre Saint-Saëns, il est raisonnable d'ajouter Maurice Ravel, Henri Sauguet et Francis Poulenc.

Chez les compositeurs slaves, Karol Szymanowski doit obligatoirement être rajouté au panthéon, d'autant qu'il est l'auteur d'une œuvre où il est clairement question de son homosexualité : Ephébos.

L'attitude de la musique pop vis-à-vis de l'homosexualité est partagée entre revendication et utilisation commerciale. On note la création de groupe engagé comme Mecano (Mujer contra mujer), t.A.T.u. ou encore Indochine (3ème sexe).

Pour les chanteurs de rock, l'homosexualité apparaît comme un moyen de se faire remarquer en choquant mais la plupart du temps, l'homosexualité est réelle et affirmée, de façon volontaire ou non.

Parmi les artistes homosexuels et bisexuels célèbres, on parlera de : Little Richard (première grande figure homosexuelle du rock), David Bowie, Elton John, Madonna, George Michael.

Pensant que choquer serait plus efficace pour une prise de conscience, Freddie Mercury, chanteur du groupe ‘Queen’, a préféré utiliser l'image du sida plutôt que celle de l'homosexualité dans son hit « The Show Must Go On ».

D’autres artistes utilisent des images homosexuelles en couverture de leur album, comme l’a fait Suede.

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