Culture LGBT


Cinéma et mode

Plus qu'en littérature, l'homosexualité au cinéma a une fonction de revendication. Ce moyen d'expression s'est développé dans une période de libération des mœurs.

Dans les années 70, l’homosexuel n’est plus le personnage malheureux ou la caricature du film. Il est montré tel qu’il est en lui-même. Une multitude de mise en images de la communauté voit le jour : Pasolini, Morrissey, Matsumoto entre autres, mettent en scène la vie plus ou moins heureuse de leurs personnages gays. Mais ces films ne passent pas dans le circuit grand public.

Dès 1949, Kenneth Anger, précurseur du cinéma underground, montre le sadomasochisme et le fétichisme.


En 1972, John Waters réalise Pink Flamingos, un film exubérant où un travesti se délecte en mangeant une crotte de chien, et fait ainsi un pied de nez au conformisme.

Il utilise un humour teinté de mauvais goût et de provocation, il utilise le trash pour combattre les clichés.



Depuis la fin des années 80, la question de l’identité a quitté quelque peu la création cinématographique homosexuelle.

Deux tendances générales se dessinent : d’un côté un cinéma plus grand public, où la gay attitude est montrée sous un jour optimiste (ex : Priscilla folle du désert de Stephan Elliot en 1994).

De l’autre, un cinéma beaucoup plus noir, presque toujours en marge des grandes distributions.

Cependant, au cinéma, on peut relever trois fonctions principales concernant l’homosexualité :
* esthétique : homosexualité « distanciée », un jeu de reflets, d'ombres et d'illusions (ex : Mulholland Drive de David Lynch )
* revendicatrice : Fucking Amal, Before Night Falls, Memento Mori
* jouissive : Théorème de Pasolini, Caravaggio de Derek Jarman, Tabou de Nagisa Oshima.
Il s'agit ici de films faits par des homosexuels pour un public homosexuel.

Puis on a des films qui montrent sans vraiment juger, comme My Beautiful Laundrette de Stephen Frears.

Le cinéma a permis de faire reculer certains préjugés et de rendre accessible des informations sur la vie de la communauté et ses membres.

Aujourd'hui la télévision assure le suivi en proposant des séries basée sur le thème de l'homosexualité ( The L-Word, Queer As Folk, South of nowhere, Will&Grace, six Feet Under, Dante's Cove...).

D'autres séries, n'étant pas centrées sur ce thème y font toutefois référence à travers un personnage ou un épisode (ex : Urgences, Les Experts, Desperate Housewives, Nip/tuck...).

Le domaine de la mode a lui aussi évolué. L’histoire de l’habillement du XX ème siècle montre que les couturiers ont fait reculer les préjugés en libérant les femmes et les hommes des codes de genre.

Chanel délivre le corps de la femme du corset. De son côté, Yves Saint-Laurent lance sa première collection sous son nom dès 1962. Il est l’apôtre du smoking pour les femmes, de la mode androgyne chez la femme, ouvrant des perspectives et des lignes révolutionnaires pour l’époque.





Jean-Paul Gaultier est lui aussi un créateur hors normes. Il travaille sur le mélange des genres et des identités sans se soucier des conventions.


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