En France, mai 68 a bousculé l’ordre moral et la liberté sexuelle qui s’ensuit permet aux homos de s’éveiller à la contestation publique. Ainsi, en mars 1971, Ménie Grégoire, animatrice de radio, organise en direct sur RTL un débat sur le thème de l’homosexualité, avec pour titre : «Homosexualité : ce douloureux problème ». L’émission est interrompue par un rassemblement spontané d’homosexuels venus crier leur ras-le-bol du placard social dans lequel on les enferme. Les mois suivent et voient la naissance d’un mouvement appelé FHAR (Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire). Les prises de parole et les manifestations d’homos se multiplient. Le FHAR participe chaque année à la fête du Travail le 1er mai jusqu’en 1978 en défilant aux côtés du MLF (Mouvement de Libération de la Femme). Ces mouvements ont permis, entre autres, de faire exister la question de l’identité : on distingue les homosexuels, les bisexuels, les transsexuels et les travestis.
De son côté, Londres organise sa deuxième manifestation homosexuelle qui rassemble une centaine de personnes.
En 1972, le GLF (Gay Liberation Front) organise la première véritable marche homosexuelle. A Londres et 2000 personnes défilent entre Oxford Street et Hyde Park.
En 1973, Campaign for Homosexual Equality (CHE) organise la London Pride. Cette organisation assurera les Gay Pride anglaise jusqu'au début des années 80 mais avec un succès plutôt décroissant.
Le 25 juin 1977 est organisée à Paris la première manifestation homosexuelle indépendante, de la place de la République à la place des Fêtes, en réaction à l’appel d’Anita Bryant, « Tuer un homosexuel pour l’amour du Christ ». Cette Gay Pride est organisée par le MLF et GLH (Groupe de Libération Homosexuelle) qui a succédé au FHAR en 1974.
En 1979, Paris connaît sa deuxième marche homosexuelle (800 personnes) à l'appel du CUARH (Comité d'Urgence Anti-Répression Homosexuelle). Nos voisins belges organisent leur première marche à Anvers et les suisses à Berne (300 personnes).
La Gay Pride ne se développe pas qu'en Europe puisque Sydney connaît aussi sa première marche.
En 1980, Paris compte 1000 manifestants qui défilent. De son côté, Bruxelles connaît sa première Gay Pride.
En 1982, Le militantisme n'est plus aussi virulent qu'en 1981 et la Gay Pride de Paris ne rassemble plus que 8000 manifestants. C'est le RHIF (Rencontre des Homosexualités en Ile-de-France) qui succèdera au CUARH pour l'organisation de la Gay Pride parisienne de 1982 à 1991. Elle déclinera durant les années 80 pour attendre péniblement certaines années le millier de manifestants (1986).
En 1988, la Gay Pride parisienne ne rassemble que 1500 personnes alors qu’à Londres, 40 000 personnes manifestent. Le mouvement associatif est démobilisé et la Gay Pride n'est plus qu'une manifestation festive et commerciale.